Le Carême protestant 2025 avec la pasteure Marie-Pierre Cournot
« Ruth, la pourvoyeuse de vie » est le thème du Carême protestant 2025. Une série de six conférences proposées par Marie-Pierre Cournot, pasteure de l’Eglise protestante unie de Montparnasse-Plaisance.
Sur France Culture chaque dimanche du 9 mars au 13 avril à 16h00.
La pasteure Marie-Pierre Cournot, anime les conférences du Carême protestant sur le livre de Ruth, la pourvoyeuse de vie.
Conférence 1/6 : « Ruth, jamais là où on l’attend »
Marie-Pierre Cournot, pasteure de l’Eglise protestante unie de Montparnasse-Plaisance
Sous les traits d’une jeune fille obéissante que lui prête la tradition, Ruth se révèlera une femme puissante. Elle mènera à bien sa vocation : transformer une situation où la mort empêche toute projection vers l’avenir, en une échappée où la vie se fait promesse.
Ruth n’est jamais là où on l’attend. Il faut d’abord suivre un petit jeu de piste pour trouver le livre de Ruth dans les différentes éditions de la Bible. Ensuite plusieurs lectures de Ruth sont possibles et nous bousculent selon si l’on privilégie des thèmes féministes, de mixité sociale, de pauvreté, d’immigration, de questionnement des normes, de rapport à la mort. Mais avant tout, Ruth est étrangère et sa vie est faite de migration et de déplacements. C’est ainsi qu’elle ouvre le chemin, inespéré, par des voies inattendues.
Ruth, la pourvoyeuse de vie (2/6) La mort comme élan
Marie-Pierre Cournot, pasteure de l’Eglise protestante unie de Montparnasse-Plaisance
L’histoire débute par une famine qui met en mouvement les personnages pour de multiples migrations et place le récit dans la lignée de ceux qui fondent l’origine du peuple de Dieu. Mais la mort vient anéantir toute possibilité d’une descendance familiale et à travers elle d’une vie au-delà de la mort. C’est l’avenir du peuple de Dieu qui est ainsi condamné. Il est entre les mains de deux femmes, Naomi et Ruth sa belle-fille étrangère. Entre elles deux nait une relation très forte, « à la vie à la mort », dans laquelle elles vont trouver la force de susciter une issue.
Ruth, la pourvoyeuse de vie (3/6) La rencontre miraculeuse
Marie-Pierre Cournot, pasteure de l’Eglise protestante unie de Montparnasse-Plaisance
Le deuxième chapitre brosse le tableau d’une journée à la campagne lors des moissons. Il précisera le rôle de la terre, à la fois royaume des morts et terre nourricière, et le statut marginalisé des femmes veuves et étrangères, réduites à glaner, au risque de leur sécurité, pour se nourrir. Mais le champ d’orge sera le lieu de la rencontre miraculeuse avec Boaz, le parent éloigné qui n’hésitera pas à passer outre les lois bibliques du glanage pour accueillir Ruth et l’intégrer à sa maisonnée par un repas à la table commune.
Ruth, la pourvoyeuse de vie (4/6) La nuit tout est permis
Marie-Pierre Cournot, pasteure de l’Eglise protestante unie de Montparnasse-Plaisance
Entre Ruth et Boaz, une deuxième rencontre aura lieu, dans un décor qui souligne la tension dramatique : la nuit sur l’aire de vannage de l’orge. Lieu des dernières étapes de la moisson, l’aire de vannage est l’endroit ultime où les morts peuvent intervenir pour lutter contre l’intrusion des vivants qui, par la moisson, viennent dans leur monde leur arracher leurs fruits. Mystère, transgressions, prise de risques, restauration du contrat avec les morts, allusions sexuelles : le suspense est à son comble !
Ruth, la pourvoyeuse de vie (5/6) La naissance et l’absence
Marie-Pierre Cournot, pasteure de l’Eglise protestante unie de Montparnasse-Plaisance
Il est temps pour Boaz de conclure. Ce sera à la porte de la ville devant le tribunal public à l’occasion d’un scenario qui reste par endroit énigmatique mais qui verra Boaz épouser Ruth afin de rétablir le nom des morts. Cela se fera grâce à la naissance d’un enfant, qui est présenté comme appartenant à une lignée de patriarches et matriarches, les fondateurs du peuple de Dieu. Il sera créateur de brèche grâce à qui un avenir devient possible. Mais il y aura un prix à payer : Ruth disparaitra à la fin de cette histoire et l’enfant sera l’enfant de la communauté.