PREDICATION POUR LE CULTE DU 22 OCTOBRE 2023 A TONNEINS.

Matthieu 2/ 1 à 11

CULTE DU 22 OCTOBRE 2023 A TONNEINS

Chers frères et sœurs, chers Amis, chers enfants,
C’est lors d’un jour de fête, d’un jour de mariage que l’évangéliste Jean nous présente le premier miracle de Jésus.
Il ne s’agit pas d’un simple tour de magie qui ferait du Seigneur un artiste capable de réaliser des prodiges spectaculaires, inexpliquées et inexplicables.
Non, l’autre mot possible pour désigner le miracle dans le Nouveau Testament, c’est le signe. Le signe, c’est souvent un acte un peu extraordinaire dont le sens profond dépasse un simple événement et qui dévoile, qui révèle une réalité supérieure.
Penchons-nous sur ce récit, sur sa ou ses significations pour les chrétiens hier, pour nous aujourd’hui.
Dans signification, vous l’avez relevé, il y a signe, ce qui veut dire que cette histoire de mariage à Cana et de transformation d’eau en vin peut nous dire quelque chose d’important.
Jean, qui a écrit le 4ème Evangile veut nous faire passer un message ; il a quelques idées et quelques objectifs derrière la tête.
Il ne veut pas nous présenter Jésus comme un magicien dont nous pourrions découvrir les exploits et les prouesses avec surprise et admiration. Cela ne présenterait pas grand intérêt et mettrait simplement Jésus au même niveau que les charlatans qui, comme aujourd’hui étaient nombreux à son époque.
Jean veut que nous découvrions et croyons que Jésus est bien le Fils de Dieu et qu’en nous mettant sous son autorité, nous ayons la vie.
Mais la vie nous l’avons déjà !!! Peut-être vous dites-vous que l’on n’a pas besoin de croire aux récits de miracle, à ces signes que Jésus opère dans les récits bibliques pour vivre ?
Cela est vrai, mais que serait la vie sans les jours de fête, sans les événements heureux que peuvent être un mariage, une naissance, un repas d’anniversaire, des jours comme Noël ou Pâques ?
D’ailleurs, relevons que le premier miracle de Jésus a justement lieu un jour de joie et de fête ; on peut ainsi constater que notre Seigneur prend plaisir à nous voir heureux, réunis, pour partager ensemble un bon moment.
Dans le récit qui nous intéresse, on voit que c’est Marie, la mère de Jésus qui s’inquiète et parle à son fils : « Les invités n’ont plus de vin » lui dit-elle.
Imaginez un peu que tout à l’heure, pour notre repas, nous nous apercevions que nous n’avons plus de pain, pas assez de pâtes, pas assez d’eau ou de vin ! Comme on dit, cela casserait un peu l’ambiance !
Peut-être trouvez-vous que la réponse de Jésus à sa mère est un peu sèche : « Que me veux-tu, femme ? ». D’autres traductions disent : « Mère, est-ce à toi de me dire ce que j’ai à faire ? ».
Lorsque nous étions enfants, ne nous arrivait-t-il pas de dire à nos parents : « Laissez-moi tranquille, j’ai des choses à faire, occupez-vous de vos oignons !! »
Mais Jésus rajoute : « Mon heure n’est pas encore venue ». Il veut dire que le moment de dévoiler à tous sa gloire, sa communion avec Dieu, son Père, n’est pas encore là.
Marie est comme nous ; elle se sent un peu dépassée par ce fils que Dieu a choisi pour Messie de tous les hommes. Elle ne peut que dire aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira ». A partir de ce moment-là, c’est Jésus qui a toute autorité pour réaliser ce premier signe.
Reconnaissons que dans nos vies également, dans nos familles, dans notre Eglise, lui seul a le pouvoir de faire des miracles, des gestes qui transforment l’existence, qui donnent de la saveur et du goût aux rencontres, aux relations d’amour et d’amitié.
Ce jour-là, Jésus fait remplir 6 jarres d’eau, soit près de 600 litres et le maître du repas va découvrir que cette eau est devenue du vin et même du très bon vin.
Ne cherchons pas une explication rationnelle, raisonnable à ce premier miracle. Essayons plutôt d’en trouver le sens caché, d’y déceler ce que le 4ème évangéliste veut nous faire découvrir.
A la fin de ce récit, Jean écrit que Jésus présente ce qu’est sa mission et suscite la foi des disciples.
Derrière la surprise, l’étonnement, les interrogations, peut-être vaut-il la peine de se poser les bonnes questions, d’emprunter les bons chemins ; que nous dit de Jésus, ce premier miracle rapporté dans l’Evangile de Jean ?
Comment cela peut changer notre regard sur sa destinée, sur son message, sur sa présence aujourd’hui dans nos vies ?
Lorsque Jésus annonce sa glorification par Dieu, c’est le don de sa vie à la croix qu’il annonce.
Avec Jésus, Dieu ne se fait plus voir dans la grandeur, les honneurs, la splendeur et le succès mais tout simplement dans un acte d’amour pour nous, amour que le Fils va incarner, représenter en s’abaissant, en se mettant au niveau des plus petits d’entre-nous, jusqu’au don de sa vie à la croix.
Jean qui a rédigé son Evangile plusieurs dizaines d’années après la venue de Jésus oriente et replace chaque récit de sa vie terrestre dans un contexte plus large, celui d’un Messie, Fils de Dieu qui offre sa vie pour nous dans un acte d’amour fou.
Et je trouve que ce message, ce cadeau que nous fait Jésus-Christ à la croix, cet Evangile qui commence par un récit de miracle qui en précède d’autres sont percutants ; ils peuvent nous toucher, nous encourager, parfois même nous surprendre aujourd’hui encore.
Faisons d’abord le constat que Dieu ne déserte pas nos activités humaines ; il ne déserte pas nos jours de fêtes, nos assemblées, nos repas communautaires.
En ce jour particulier pour notre Eglise de Tonneins, une chaine de bénévoles, ont pris en charge la préparation du repas et le service tout à l’heure. Ils et elles l’ont fait sans calcul, sans en attendre des compliments mais seulement dans l’attente de vivre un moment de joie et d’amitié.
Et ce petit supplément d’âme qui nous anime, ce coup de pouce dont nous avons besoin pour la réussite de cette journée, c’est Jésus lui-même qui nous les donne.
Lorsque Marie s’adresse aux serviteurs, en parlant de son fils Jésus, on peut penser que c’est aussi à nous qu’elle s’adresse : « Faites tout ce qu’il vous dira ».
Le miracle devient possible lorsque nous nous mettons à l’écoute de Jésus et que nous lui obéissons.
En effet le récit des noces de Cana montre que le Seigneur a besoin de serviteurs, de disciples pour l’aider dans sa mission : « Remplissez d’eau ces jarres », « Maintenant puisez et portez-en au maître du repas » leur dit-il.
Comment ne pas penser à un autre miracle, celui de la multiplication des pains, où Jésus se tournant vers des disciples incrédules devant une foule affamée leur dit : « Donnez-leur vous-même à manger » (Marc 6/37)
Dans le chemin qui le mène à sa Passion et à sa gloire, pour l’établissement de son Royaume, Jésus a besoin de nous.
Vous le voyez chers amis, chers enfants, à partir d’un récit que beaucoup d’entres nous connaissaient déjà, celui des noces de Cana, on découvre que Dieu nous parle, agit encore dans ce monde d’aujourd’hui et également, qu’il compte sur nous.
Il se peut les enfants que vous ayez peut-être été, à l’école, au collège, un ami bienveillant qui a soutenu un camarade malheureux. Dans notre monde des adultes, où nous croyons trop souvent que le Christ est absent, il nous arrive parfois d’être celui ou celle qui va permettre à un proche de découvrir la réalité de son amour.
Est-ce que Jésus a vraiment changé l’eau en vin ? Est-ce que finalement le plus important, n’est pas de comprendre que le Seigneur a agi pour que tous les convives soient comblés, qu’ils ne manquent de rien et que la fête soit réussie ?
Car ce Messie que Dieu nous donne peut réellement permettre à chacun d’accomplir sa vie. Comme un peintre qui, par petite touche de pinceau réalise un chef-d’œuvre, Jésus a pour projet, de faire de chaque vie, une réussite, une plénitude et un accomplissement.
Le miracle des noces de Cana demande à être compris pour ce qu’il est : un signe de la gloire de Dieu, qui se fait, une fois pour toutes, présent au cœur de l’humanité.
Soyons persuadés que Jésus est celui qui était, qui est et qui vient et qu’il reste au milieu de nous, aujourd’hui, demain et pour toujours.
Amen.

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